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L’urticaire chronique - Revue de la littérature
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L’urticaire chronique - Revue de la littérature
 

Ce que l'on sait
 

Les patients atteints d'urticaire chronique sont généralement pris en charge par des spécialistes en allergologie-immunologie et en dermatologie. Cependant, les médecins non spécialistes sont souvent les premiers à voir les patients. ​ 
L’urticaire chronique se manifeste par des papules et/ou un angiœdème présents de manière continue ou intermittente depuis au moins 6 semaines. Ce qui la différencie de l’urticaire aigüe dont la durée des symptômes est inférieure à 6 semaines.​ 

Cette étude rappelle que l’urticaire chronique touche les hommes comme les femmes avec une nette prédominance féminine. Elle survient généralement après 40 ans et a un fort impact sur la qualité de vie. Elle est majoritairement idiopathique.​ 

L'urticaire chronique est classée en :​ 

  • Urticaire chronique spontanée (précédemment désignée comme urticaire idiopathique chronique) : Apparition des papules et/ou un angiœdème de manière spontanée.​ 

  • Urticaire chronique inductible (précédemment désignée comme urticaire physique) : Apparition des papules et/ou un angiœdème provoqués par un facteur déclenchant (le froid, la chaleur, la pression…). La forme inductible peut être isolée ou associée avec la forme spontanée. 

 

Cette revue fait en outre le point sur :

 

Les caractéristiques cliniques
 

L’urticaire chronique se caractérise par des papules sur tout ou une partie du corps qui disparaissent en moins de 24 heures, sans ecchymoses résiduelles et/ou un angiœdème qui touche le derme profond et les tissus sous-cutanés. Ce dernier est généralement présent sur le visage, les extrémités ou le torse. 

Une série rapporte que 2/3 des patients souffrent à la fois de papules et d’angiœdème et 1/3 seulement de l’un ou l’autre.​

Les comorbidités
 

L’immense majorité des cas est idiopathique mais il a été décrit des associations avec des infections (VHB, VHC, EBV, mycoplasme, HSV, helicobacter pylori et helminthiases), des maladies rhumatologiques (lupus systémique, arthrite juvénile), des dysthyroïdies, des néoplasies (notamment pathologies lymphoprolifératives et tumeurs ovariennes) et l'utilisation de contraceptifs oraux. Des comorbidités psychiatriques sont également davantage retrouvées que dans la population générale.​ 

Les bilans et examens complémentaires à la recherche de ces comorbidités ne sont pas recommandés sauf en cas de signes d’appels cliniques qui doivent être recherchés à l’interrogatoire et l’examen clinique.

Le pronostic
 

Une étude prospective a montré qu’un an après le début du traitement, 35 % des patients atteints d'urticaire chronique étaient asymptomatiques et 29 % avaient des symptômes réduits. L’urticaire chronique spontanée est de meilleur pronostic avec 47 % des patients en rémission à 1 an, contre seulement 16 % de ceux atteints d'urticaire chronique inductible. 

L’association à un angiœdème, la sévérité de l’urticaire et la présence d’une maladie thyroïdienne auto-immune associée sont des facteurs de risque d’une durée plus longue de l’urticaire.

Le mot de l'expert
 

« Une bonne synthèse de la littérature qui n’apporte pas de donnée nouvelle mais permet une mise au point sur l’état actuel des connaissances, toujours utile dans une pathologie où la littérature est abondante. »

 

EBV : virus d’Epstein–Barr ; HSV : virus d’herpes simple ; VHB : virus de l’hépatite B ; VHC : virus de l’hépatite C.​ 

 

Article réalisé en collaboration avec :
 

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expert

Dr Marina ALEXANDRE
Service de Dermatologie
Hôpital Avicenne - Bobigny

Référence

  1. Lang D. Chronic Urticaria. N Engl J Med. 2022;387:824-31.