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Les thérapies biologiques pourraient-elles modifier l’évolution de la maladie psoriasique ?
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Les thérapies biologiques pourraient-elles modifier l’évolution de la maladie psoriasique ?

Ce que l'on sait

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau médiée par le système immunitaire, affectant environ 2 à 3 % de la population adulte dans le monde. Différents types de cellules T, de cellules dendritiques, de mastocytes, de neutrophiles et de cellules lymphoïdes peuvent favoriser la production massive de chimiokines et de cytokines, appartenant à l'axe interleukine IL-23/Th17. L'IL-17 et l'IL-23 sont fortement exprimées chez les patients atteints de psoriasis et sont reconnues comme étant pathogènes. 

  • L'IL-23 est une cytokine régulatrice produite par les cellules dendritiques et de Langerhans agissant sur les cellules T et stimulant la production de cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-17 et l'IL-22. 

  • L'IL-17 est la principale cytokine pro-inflammatoire exprimée par les neutrophiles et les mastocytes qui induit une inflammation cutanée en agissant sur les kératinocytes. 

Par ailleurs l'histoire naturelle de la maladie psoriasique pourrait évoluer selon des phases successives incluant d'abord l'extension des lésions cutanées puis le développement de comorbidités psoriasiques notamment le rhumatisme psoriasique et les maladies inflammatoires du tube digestif avec un effet significatif sur l'ensemble du parcours de vie du patient.

Ce que l'on apprend

Cette revue de la littérature se propose de synthétiser toutes les connaissances sur les possibilités de modification de la maladie psoriasique par un traitement précoce par biothérapies ciblant l'IL-17 et/ou l'IL-23. 

De plus en plus de preuves suggèrent un rôle central des lymphocytes T résidents mémoires (TRM) dans la réapparition après traitement des plaques de psoriasis. Grâce à leur survie à long terme et leur faible mobilité, les TRM conservent leur fonctionnalité et leur capacité à reproduire la maladie en déclenchant une inflammation in situ lorsqu'ils sont exposés à des antigènes.

Résultats clés :

Les nouvelles thérapies ciblées entraînent une quasi-disparition des lésions cutanées et des améliorations significatives de la qualité de vie des patients. Différentes preuves accumulées soutiennent l'idée qu’une prise en charge précoce par thérapies ciblées pourrait influencer favorablement l'évolution clinique du psoriasis à trois niveaux différents :

 

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Résultats clés part.1
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Résultats clés part.2
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Résultats clés part.3

Le mot de l'experte

« Cette étude en vie réelle comparant des patients psoriasiques avec ou sans localisations difficiles à traiter (ongles, cuir chevelu, paumes et plantes, parties génitales) confirme l'impact négatif de ces localisations sur la qualité de vie des patients. Cela nous conforte dans la nécessité de tenir compte de leur existence qui vient majorer la sévérité du psoriasis et justifie les recommandations thérapeutiques actuelles autorisant l'usage des médicaments systémiques classiques puis biologiques en présence de ces atteintes même en cas de faible surface corporelle touchée »

 

Article réalisé en collaboration avec :
 

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expert

Dr Marina ALEXANDRE
Service de Dermatologie
Hôpital Avicenne - Bobigny

Référence

  1. Bellinato F, et al. Could Targeted Pharmacotherapies Exert a "Disease Modification Effect" in Patients with Chronic Plaque Psoriasis?. Int J Mol Sci. 2022;23(21):12849.